Petite histoire de ce qui deviendra la plage Benoît, à La Baule
Voici l’histoire extraite du livre de la Famille Levesque : « Les Levesque de la fin du XVIIè siècle à nos jours » de Jérôme LEVESQUE (Association Famille Levesque et alliés – AFLA). Merci à la famile LEVESQUE de nous avoir autorisé à diffuser ces quelques lignes (extrait du site Internet de la famille SUSER : www.suser.fr). "En 1824, le hasard veut que Louis-Hyacinthe Levesque rencontre à Paris, lors d’une réunion sur le sel, Antoine Benoît, ingénieur à la saline de Château-Salins où il contrôle la formation des sels. Les Levesque connaissent le sel, Guérande est tout proche de La Roche-Bernard et de plus ils sont propriétaires de cinquante œillets de marais-salants à Bourg-de-Batz. En outre, Louis Hyacinthe, député, est intervenu plusieurs fois à la Chambre pour défendre les intérêts des paludiers de la presqu’île guérandaise qui se plaignaient d’être trop lourdement taxés. Quant à Antoine Benoît, il vient de déposer un brevet pour un nouveau procédé de raffinage du sel utilisant le feu, ce qui permet de ne plus dépendre des caprices de l’ensoleillement. Or l’usine de Château-Salins refuse d’utiliser ce procédé. D’un naturel entreprenant, Louis-Hyacinthe propose à Antoine Benoît de venir au Pouliguen pour tester son invention et se livrer à différentes expérimentations. Elles furent satisfaisantes. Aussi décident-ils de s’associer afin de construire une usine pour le lavage et le raffinage du sel. Dès octobre 1826, ils achètent aux frères Gallerand un terrain de 20 ha (les Bôles de Beslon) en bordure de l’étier du Pouligen, côté Escoublac. En vérité, ces terres ne sont que des mamelons de vase et de sable entrecoupés par des canaux ravinés par le jeu des marées. Elles sont situées à la limite de la concession du comte de Sesmaisons. Des bâtiments sont rapidement construits et, dès 1828 la raffinerie fonctionne. Elle se trouve à la naissance du pont actuelle reliant la Baule au Pouliguen. La production commence – 1000 tonnes la première année – pour augmenter rapidement jusqu’à 5000 tonnes et même plus tard jusqu’à 10 000 tonnes. Au début, cette production de sel est livrée pour l’essentiel dans les départements de l’Ouest. Afin de protéger l’usine des dunes mouvantes, Levesque et Benoît empiètent sur les sables du compte de Sesmaisons qui n’apprécie guère, mais qui finit par leur céder une partie de sa concession (50 ha), à charge pour eux d’en assumer l’obligation de planter. En 1834, la concession Levesque-Benoît s’étend désormais sur 70 ha, devenus aujourd’hui les quartiers résidentiels, situés entre le port du Pouliguen, l’avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, le Casino et l’esplanade Benoît. Ainsi débute une collaboration industrielle entre les familles Levesque et Benoît qui se prolongera durant un demi-siècle sans l’ombre d’un nuage.
Néanmoins, sans trop le savoir, Levesque et Benoît ont mis les pieds dans un véritable imbroglio juridique. En effet, de tout temps, les paysans font paître leurs moutons sur ces terres dites « pré-mares ». Avec l’accord de la municipalité, ils s’en considèrent les propriétaires par droit d’usage et refusent d’abandonner leurs droits à ce qu’ils appellent les « envahisseurs ». Ces derniers, Levesque et Benoît, propriétaires en droit par concession de l’Administration des Eaux et Forêts, viabilisent les terrains, érigent des digues, creusent des fossés et clôturent les parcelles. Une cohabitation conflictuelle va subsister durant un demi-siècle. En effet, comment faire paître des bêtes sur des terrains où se côtoient usines et jeunes plantations ? Par mesure d’apaisement, la société Levesque-Benoît verse en 1850 à la municipalité d’Escoublac une somme de 2 000 francs afin de lui permettre de restaurer sa mairie et son école. Mais ce n’est qu’en 1875 qu’un point final sera mis à ce différent.
Le 1er mars 1835, le premier accord Levesque-Benoît (50/50) de 1826 est renouvelé pour une durée de 15 ans. Il est à nouveau précisé que Benoît, disposant d’un logement sur place est directeur de l’établissement du Pouliguen et que Levesque, tout en surveillant les finances, a la charge de la commercialisation du sel. Rapidement l’affaire se développe : la ferme du Grand Clos est aménagée non loin de la raffinerie et un châlet est mis à la disposition de Louis-Hyacinthe (exactement à l’emplacement de la future demeure des Suser, « Ker Suser ») où il vient régulièrement se reposer avec ses jeunes enfants. Bientôt, en complément de l’usine à sel, est installée à l’entrée de l’étier du Pouliguen, près de l’océan, une presse à sardines destinée à produire des conserves de poissons. Il s’agit au début de sardines pressées. Cette industrie fut florissante jusqu’en 1850. Après avoir vidé le poisson, on le compressait dans un baril par l’intermédiaire d’un balancier chargé progressivement de grosses pierres. Au Pouliguen, il existe toujours un lieu-dit le Pressoir. C’est ainsi que les Levesque et les Benoît font leur entrée dans l’industrie de la sardine.
Cependant, deux personnages vont bientôt révolutionner cette industrie :
Cette invention, boudée au début, eut par la suite un succès foudroyant puisqu’en 1855, trois millions de boîtes furent fabriquées dans les différentes usines de la côte bretonne". Mais qu’y eut-il après ces usines sur le terrain qui fait le coin du port du Pouliguen ? réponse : Ker Suser
![]() aquarelle peinte par Georges SAMSON, le père de Jean-Pierre SAMSON, époux de Véronique SAMSON, née MOREL D'ARLEUX. |
- retour en haut de page
- retour page "Livre Levesque"
- retour page "histoire"